Remarques de la FIBBC quant au projet de modification du décret Lecture publique
Publié le 10 juillet 2023, par André Namotte
La FIBBC, en date du 20 juin 2023, a demandé à Madame la Ministre Linard qu’elle :
- acte positivement que soient considérés comme ressources documentaires et culturelles dans les bibliothèques, outre les livres, les revues et les journaux, les documents d’archives, les supports audiovisuels et les jeux ;
- souhaite que la priorité soit donnée au financement des opérateurs locaux, afin d’assurer une couverture maximale du territoire, tant au niveau des reconnaissances que du financement des montées de catégories et des dispositifs spécifiques, et ce avant le renforcement d’autres opérateurs existants correctement financés à nos yeux ;
- s’étonne, alors qu’un financement particulier pourrait être accordé (en fonction des moyens budgétaires disponibles) pour la gestion d’une médiathèque locale, ou d’une ludothèque, ou au développement des pratiques de lecture en milieu carcéral, de ne pas trouver également un financement spécifique pour la gestion d’une section d’archives : elle souhaite vivement que cet oubli soit rectifié ;
- demande qu’en milieu rural et dans les communes de moins de 15 000 habitants le minimum de subventionnement soit porté à deux emplois, un emploi et demi étant insuffisant pour assumer l’ensemble des fonctions de médiation du livre et d’animation, en sus de la gestion de l’institution et de l’ouverture au public. La gestion de projets dans la perspective d’une action avec l’enseignement dans le cadre du PECA mis en œuvre par le pacte pour un enseignement d’excellence nécessite également des emplois supplémentaires ;
- souhaite qu’un second emploi de permanent soit accordé aux deux fédérations professionnelles, afin de leur permettre de développer leur accompagnement des acteurs de terrain, essentiel ;
- constate que les priorités mises dans la sélection des dossiers en cas d’insuffisance de crédits budgétaires proposées ne sont pas très logiques dans le développement de la couverture du territoire de la FWB. La FIBBC souhaite que les priorités soient d’abord dans le maintien des reconnaissances existantes, ensuite aux nouvelles reconnaissances, puis aux financements des dispositifs spécifiques, enfin aux montées de catégories. Le refinancement des opérateurs d’appui n’est à nos yeux pas une priorité en cette période de disette budgétaire ;
- demande avec insistance qu’en cas de remise en cause d’une reconnaissance, celle-ci ne puisse se faire que deux ans après une notification de cette hypothèse, afin de donner une chance à l’opérateur de se redresser ;
- en cas de retrait de reconnaissance par la FWB, demande que soit prévue la prise en compte totale du préavis du personnel, et qu’elle ne soit pas limitée à six mois seulement ;
- ne perçoit pas dans le texte présenté la simplification administrative appelée de nos vœux depuis toujours, et dont il est fait mention dans l’exposé des motifs comme étant une volonté politique. Cette demande de simplification doit être étudiée en profondeur. À défaut de le prévoir dans le décret, il conviendra d’y revenir dans les arrêtés d’exécution ;
- s’étonne fortement que si le décret revu prévoit utilement la possibilité de financements des infrastructures (constructions, aménagements, réfections, isolation …) appartenant aux autorités publiques, les infrastructures appartenant à des associations de droit privé ne puissent aussi en bénéficier. La non-prise en considération de ces dernières dans le projet de décret n’est pas acceptable. Nous souhaitons donc que cela soit prévu de manière identique à ce qui se fait pour les écoles de tous les réseaux.
Nous espérons vivement que la Ministre prendra en considération nos remarques d’aménagement du projet en cours de modification du décret dans l’intérêt du développement du Réseau public de la lecture sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec un renforcement des opérateurs locaux, y compris en milieu rural, des reconnaissances nouvelles et le soutien d’actions spécifiques, et en outre une large simplification des contraintes administratives.
La FIBBC, le 20 juin 2023