Que dit le Baromètre des associations belges ?


Chaque année, la Fondation Roi Baudouin réalise un Baromètre des associations. Elle vient de publier sa 6e édition durant ce premier trimestre 2016.

Pour examiner la situation financière des nombreuses associations que compte notre pays et qui constituent un secteur économique important en termes de contribution tant au PNB qu’à l’emploi, 700 directeurs ont été interrogés. Un tiers des associations participantes appartiennent au secteur social, 24% à celui de la santé, 19% au monde culturel, 14% des organisations sont actives dans la coopération au développement et 11% appartiennent au secteur de l’environnement.

Les principaux résultats :

• 38% des associations ont vu au cours des 12 mois précédents les subsides publics permanents (structurels) se réduire. En Wallonie, ce sont 30% des associations qui ont constaté une diminution de ce type de subsides. En 2014, la diminution concernait 18% des associations interrogées.

• Considérée par secteurs, la diminution des subsides permanents touche encore davantage les organisations qui agissent pour l’environnement et le monde culturel.

• Les subsides structurels sont réduits selon la méthode dite de la râpe à fromage, ce qui signifie que les subsides sont rabotés de quelques pourcents chaque année. Elle a comme avantage qu’il ne faut pas passer à la hache dans l’un ou l’autre secteur (NDLR : même si le secteur de la Lecture publique a été victime de gros écrémages de moins 19%, du gel des subventions de fonctionnement et du blocage de 38 reconnaissances potentielles). Le désavantage ? Parfois 10% en moins suffisent déjà pour entièrement devoir arrêter des activités.

• Une association sur quatre déclare avoir dû faire face à une dégradation de leur situation économique (diminution de 1 à 10% pour 7 associations sur 10 avec, chez certaines, des licenciements de personnel engagé.)

• Les organisations interrogées ressentent la situation économique du secteur comme moins bonne. 70% d’entre elles voient une dégradation de cette situation, contre 57% l’année précédente.

Ce vendredi 18 mars 2016, les associations professionnelles de bibliothécaires et le Conseil des bibliothèques ont rencontré Madame la Ministre de la Culture, Joëlle Milquet. Nous avons pu faire état de la situation difficile de notre secteur confirmée par le baromètre de la Fondation Roi Baudouin.

Madame la Ministre, quant à elle, a confirmé la situation budgétaire difficile de la Communauté ayant pour conséquence de bloquer les budgets culturels. Il faudrait plus d’1.500.000 € en Lecture publique pour rétablir la situation avant d’accepter de nouveaux dossiers. Elle a demandé aux acteurs présents à la réunion de réfléchir à des stratégies nouvelles pour contenir ce budget dans ses limites hélas étriquées mais en tentant de maintenir l’espoir dans le secteur des bibliothèques qu’elle considère comme devant jouer un rôle important. Elle leur propose de tenter d’établir un plan d’action réparti sur plusieurs années avec des moyens financiers limités venant d’autres secteurs comme, par exemple, par une collaboration plus directe avec l’enseignement. Mme Milquet s’est, enfin, engagée à exiger la mise en application du « plan écureuil » pour les bibliothèques et fournira via son administration à ceux qui acceptent de mener une réflexion créative un certain nombre de chiffres permettant d’aider à la réflexion et à établir des propositions concrètes autour de la situation difficile que nous vivons.

Il y a encore de gros coups de vent à attendre dans les mois qui viennent…