Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous

Publié le 15 décembre 2015, par Sylvie Hendrickx


Une analyse solide et audacieuse de l’impact des inégalités de revenus sur le niveau de santé et de bonheur d’une société.

WILKINSON Richard et PICKETT Kate, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous, Les Petits matins, 2013

La richesse appelle la richesse, dit-on… Et nombreux sont les économistes pour qui la chose est entendue : la présence de mieux nantis serait une condition indispensable à la prospérité d’une société. Erreur, clament, quant à eux, Richard Wilkinson et Kate Pickett ! Au terme d’une analyse de longue haleine, plus de trente ans de collecte de données concernant une vingtaine de pays développés, ces épidémiologistes britanniques en sont arrivés à une toute autre conclusion : ce n’est pas la richesse qui fait le bonheur des sociétés, mais l’égalité des conditions ! Plus qu’une conviction, une certitude qu’ils démontrent par un important faisceau de corrélations statistiques entre une série de problèmes sociaux ou sanitaires et le degré d’inégalité, en terme d’écart de revenus, au sein des différents pays. Violence, grossesse précoce, obésité, échec scolaire…, autant de problématiques qui, comme bien d’autres, seraient exacerbées non par la pauvreté réelle et objective des individus mais bien par la position qu’ils occupent par rapport aux autres au sein de la société. S’employer à réduire ces inégalités « ressenties » qui engendrent stress, compétitivité ou encore consumérisme serait donc selon les auteurs la voie à suivre absolument pour améliorer la qualité de vie de chacun mais aussi stabiliser le système économique et assurer la pérennité écologique. Une mine de données concrètes, des développements contre-intuitifs enthousiasmants. Une lecture salutaire.