Publié le 6 janvier, par
En Belgique, nombreux sont les jeunes qui s’engagent au service des autres que ce soit au sein des mouvements de jeunesse, du monde associatif ou de projets intergénérationnels. Ainsi, la dernière étude menée par la Fondation Roi Baudouin concernant le volontariat en Belgique révélait qu’en 2020 un volontaire sur cinq était âgé de quinze à trente ans. Ce désir d’engagement précoce trouve un écho inspirant dans le témoignage singulier et vivifiant que nous propose Léa Moukanas. En 2015, à seulement quinze ans, cette adolescente parisienne fonde « Aïda », une association destinée à briser l’isolement des adolescents atteints de cancer en créant du lien avec d’autres jeunes. À mi-chemin entre témoignage intime et réflexion sociétale, son livre retrace la naissance de ce projet ambitieux tout en interrogeant, avec nuance, le sens profond de l’engagement, ce qu’il apporte en particulier à la jeunesse et ce que rend possible la fougue et la créativité propres à cet âge. En effet, sept ans après la création d’ « Aïda », les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliers de jeunes volontaires impliqués, près de deux mille adolescents accompagnés, et une présence dans cinquante services hospitaliers à travers la France ! Cette aventure humaine hors du commun, rythmée par les défis et des rencontres lumineuses, a non seulement transformé des vies, mais a également marqué un tournant dans le paysage associatif français où, jusqu’en 2017 et au contraire de la Belgique, les mineurs ne sont pas officiellement autorisés à s’engager. Portant ainsi la voix d’une jeunesse en marche, ce récit s’enrichit également d’une touchante dimension de transmission intergénérationnelle. En effet, construisant son récit par associations d’idées plutôt que suivant une chronologie linéaire, Léa Moukanas mêle l’histoire de l’association à celle qui lui en a inspiré le nom : Aïda, sa grand-mère libanaise, elle-même décédée d’un cancer. À travers des souvenirs d’enfance et des récits de voyages au Liban, elle nous entraîne sur les traces de cette femme libre et fascinante et ancre ainsi son engagement dans une filiation culturelle et féminine forte, rendant hommage à la résilience du peuple libanais et à l’audace des femmes qui l’ont précédée.
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