Bibliothèque « La Bonne Source » à Fleurus
Publié le 23 septembre, par
À la confluence de la lecture et de la vie socioculturelle
En route pour la bibliothèque « La Bonne Source » à Fleurus, commune semi-rurale de l’arrondissement de Charleroi, située au carrefour de la province du Hainaut avec les provinces de Namur et du Brabant wallon. Une situation géographique stratégique et un important réseau d’accès routier et ferroviaire dont a su tirer parti cette ville en pleine redynamisation, dotée de plusieurs parcs d’activités économiques et d’un plan de rénovation urbaine d’une grande vitalité comme en témoignent les nombreux travaux de voirie entre lesquels il nous faut naviguer à notre arrivée dans le centre-ville ! Délestée de notre véhicule, nous apprécions mieux cette Cité des Bernardins, connue pour son patrimoine et son folklore, qui mise également sur ses infrastructures sportives, ses nombreux espaces verts parmi lesquels le Bois de Soleilmont, et sur une vie culturelle dont la bibliothèque constitue sans conteste, aux côtés du Centre culturel et de la Ferme de Martinrou animée par l’écrivain Bernard Tirtiaux, l’un des pôles d’irrigation.
Un espace d’envergure
Arrivée au cœur du piétonnier de la Place Albert 1er, nous identifions instantanément la bibliothèque grâce à son logo décliné en différentes couleurs sur ses nombreuses fenêtres accompagné de l’inscription « La Bonne Source » gravée sur son fronton. Cette appellation, conservée pour ses résonances avec la mission d’information fondamentale des bibliothèques publiques, est à l’origine celle d’un commerce de décoration d’intérieure qui a occupé, jusque dans les années 80, ce bâtiment du début du 20e siècle. Une importante rénovation entreprise par la ville grâce aux subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles a permis à la bibliothèque d’intégrer en 2008 cet espace de 400 m2 dont nous admirons, dès notre entrée, le vaste rez-de-chaussée, tout en hauteur, respiration et luminosité. De même que le cachet qu’apporte la conservation de différents éléments d’origine tels que la rambarde en fer forgé de sa mezzanine ou ces hautes colonnes de fontes qui happent notre regard jusqu’à la cloison du deuxième étage avec ses cadres décoratifs aux formes géométriques épurées réalisés par le liégeois Léon Wuidar dans le cadre de la rénovation.
Un pôle culturel
Constituée en absl paracommunale, la bibliothèque bénéficie de la mise à disposition par la ville de ce bâtiment bien connu des Fleurusiens dans une visée de véritable pôle culturel implanté au cœur de Fleurus. « Positionner la bibliothèque comme acteur et lieu culturel sur l’ensemble du territoire constitue précisément la première priorité de notre plan quinquennal », nous confie Rachel Deback, responsable depuis août 2023 de cette bibliothèque dont la reconnaissance en catégorie 2 est actuellement en cours de renouvellement pour 2025-2029. Dotée d’une petite scène permanente et d’un mobilier — rayonnages et vaste comptoir de prêt circulaire —conçu sur roulettes, la bibliothèque accueille notamment chaque année une dizaine de concerts, spectacles et expositions, en partenariat avec le Centre culturel Fleurus Culture qui, quant à lui, ne dispose pas de salle. « Cet espace culturel modulable est un atout et une chance pour l’accomplissement de nos missions car il permet d’amener parfois un public non-lecteur au cœur de la bibliothèque. »
Priorité à la jeunesse
Autre point fort dans l’accueil de ses publics, l’organisation des collections, et de leurs 30 000 documents répartis entre le rez-de-chaussée et la mezzanine, qui rend visible les autres priorités du plan quinquennal. Ainsi, en accord avec l’axe prioritaire « développer la lecture plaisir auprès des 3-18 ans », c’est la littérature jeunesse que nous découvrons immédiatement accessible au rez-de-chaussée à travers différentes sections qui modulent ce vaste espace dans une recherche de convivialité. Au centre, voici le coin douillet des tout-petits. Et à sa gauche, le rayon des premières lectures avec la farde « Les chroniques des petits lecteurs » qui invite les enfants à partager leurs coups de cœur par le biais de dessins et de smileys. À droite, un espace « Young Adult » récemment créé prolonge la section ado dans laquelle une large collection de mangas, bandes-dessinées, comics et romans côtoient les lectures scolaires et documentaires. Toucher ce public des « 3-18 ans » constitue un très vaste défi de l’aveu même de cette équipe de cinq bibliothécaires qui bénéficient de l’aide de deux bénévoles pour différentes tâches telles que le rangement et la plastification des documents.
Deux antennes scolaires
Et pour mener à bien ce challenge, l’équipe ne ménage pas ses efforts à travers la mise en place d’animations tout public qui font la part belle à l’intergénérationnel. Avec deux écoles secondaires et une dizaine d’implantations fondamentales sur le territoire, l’équipe assure également près d’une centaine d’animations scolaires par an, proposées aux enseignants par le biais d’une brochure. Cette dynamique est encore renforcée par la configuration de l’asbl Bibliothèque de Fleurus qui compte également deux antennes scolaires, gérées par l’équipe et disposant d’un fonds jeunesse, dans les villages de Wanfercée-Baulet et Heppignies. « Nous valorisons les animations menées dans ces antennes par des expositions dans la bibliothèque de Fleurus, afin d’y convier et d’y faire venir les familles », souligne l’équipe.
Un lieu d’échanges
Et en lien avec cette attention constante aux nouveaux publics et cette volonté de renforcer la bibliothèque en tant que lieu d’échanges et de confluence, nous découvrons, toujours au rez-de-chaussée, la grainothèque gérée par une bénévole, Yannick Titeux. Située dans le prolongement d’un Pôle environnement dédié à la transition et l’écologie, cette grainothèque est dynamisée deux fois par an, en avril et octobre, par différents événements : balades nature, conférences,…
Réduire la fracture numérique
Enfin, l’équipe a constitué un Pôle informatique et emploi proposant une sélection de documentations et trois ordinateurs fixes en libre accès, auxquels s’ajouteront bientôt sept ordinateurs portables. « Ce pôle participe à la réduction de la fracture numérique qui entre dans nos missions de base d’éducation permanente », souligne Rachel Deback et cela, au cœur d’un tissu socio-économique local, certes relativement favorable au regard d’autres villes du Hainaut mais présentant néanmoins une importante mixité. Et si cet espace ne dispose pas d’animateur attitré, les bibliothécaires ont le projet de se former et de suivre notamment la formation Connectoo centrée sur l’utilisation des services en ligne de l’administration (MyeBox, Itsme,…) « C’est une façon de rencontrer concrètement les besoins de notre public car beaucoup de gens ne maîtrisent pas ses outils ou ne disposent pas du matériel nécessaire, tel que le lecteur de carte d’identité. » Dans le même esprit, un original « makerspace » propose en libre-service et à prix coûtant différents outils utiles aux usagers pour leurs travaux scolaires, personnels ou administratifs : imprimante, rogneuse, relieuse, badgeuse…
De nouveaux espaces
Hormis ces pôles spécifiques détachés au rez-de-chaussée, l’ensemble des collections adultes est rassemblé sur la mezzanine, avec en tête la littérature belge aux côtés d’intéressants rayons documentaires, BD et romans graphiques. Cet étage dispose également de deux pièces occupées jusqu’à récemment par les bureaux des bibliothécaires. Des travaux ont permis de déménager ceux-ci au deuxième étage, aux côtés de la réserve, desservi par un précieux ascenseur. Les deux pièces ainsi dégagées au profit des lecteurs constituent un nouvel atout supplémentaire au vu de l’espace entièrement ouvert de la bibliothèque, inévitablement sujet à une certaine résonnance en cas d’affluence. Ainsi, la première pièce est devenue une « silent room » à disposition des étudiants et chercheurs tandis que la seconde permet d’accueillir des groupes d’enfants, notamment des ATL ou de la Maison des jeunes, durant les 26 heures d’ouverture au public. « Dans cette pièce, nous disposons d’une centaine de jeux de société destinés jusqu’à présent uniquement aux animations mais nous croyons fondamentalement à la pédagogie du jeu et une ludothèque ouvrira ses portes dans les années de prochain plan quinquennal », souligne Rachel Deback qui possède le diplôme de Sciences et techniques du jeu de l’IESSID/Defré.
De nombreux partenariats
Enfin, notre immersion en cette bonne source ne peut s’achever sans l’évocation des nombreux partenariats qu’elle draine. Que ce soit à destination de la jeunesse avec, par exemple, L’Alternative, Maison des jeunes du quartier à travers l’organisation de soirées jeux ainsi que la mise à disposition de documentation en lien avec leurs stages et ateliers. Mais également à destination du public adulte avec notamment la Maison de la laïcité de Fleurus et l’organisation de conférences en lien avec l’éducation permanente ou encore cette collaboration de plus en plus soutenue avec le Plan de cohésion sociale à travers le développement d’un service de portage de livres à domicile mais également la mise en place d’animations à destination du Conseil communal des enfants, et la participation active de la bibliothèque à tous leurs évènements d’éducation permanente hors les murs. Ainsi, avec son ruissellement résolument orienté vers ses publics diversifiés et soutenu en amont par la politique culturelle de la commune, la source semble loin d’être tarie.
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Bibliothèque de Fleurus
Place Albert Ier, 15
6220 Fleurus
071/822.470
labonnesource@live.be