L’Âme du monde

Publié le 6 janvier 2014, par Sylvie Hendrickx


Au cœur d’un monastère bouddhiste, huit sages de toutes cultures tentent de s’accorder sur une hypothétique sagesse universelle.

LENOIR Frédéric, L’Âme du monde, Nil, 2012

Huit sages de différentes confessions, étrangers les uns aux autres, se trouvent réunis par le même mystérieux appel intérieur à Toulanka, monastère bouddhiste isolé sur les hauteurs neigeuses du Tibet. Il y a là Salomon, le vieux rabbin de Jérusalem, Pedro, le moine-ermite mais aussi Youssuf, musulman soufie, une chamane de Mongolie, une mystique hindoue, un vieux sage taoïste, une philosophe de la raison et le Lama Dorjé qui les accueille en sa demeure. Tous ont pressenti l’imminence d’un danger, l’avènement d’une mystérieuse force sombre déjà à l’œuvre dans le monde. Que peuvent-ils faire pour les générations qui survivront peut-être au cataclysme à venir ? Représentants des principales traditions philosophiques et spirituelles de l’humanité, ils décident de leur léguer les clés du cheminement spirituel. Amenés pour cela à dépasser leurs perceptions différentes de Dieu et à se mettre à la recherche de ce qui les unit, ils tentent de formuler ensembles les fondements universels de la sagesse humaine. Ils n’auront que sept jours pour inscrire cet enseignement dans l’esprit et surtout le coeur de deux adolescents symboles d’espoir, Tenzin, jeune lama de douze ans et Natina, quatorze ans.
Philosophe et historien des religions, Frédéric Lenoir nous livre sous forme de conte philosophique un récit prenant et lumineux où sagesses du monde se rencontrent et mettent de côté leur différences théologiques et ritualistes pour dialoguer. Les richesses de points de vue et de cultures se joignent ainsi au fil des dialogues pour nourrir indistinctement un enseignement plein de sens, de profondeur mais aussi d’humour et de légèreté ; les hommes sages pouvant se révéler à l’occasion bien espiègles et plein d’à-propos… Véritable pause bienfaisante dans l’agitation du monde, cette lecture se veut un appel à se décentrer de soi-même pour voir plus grand, plus vaste et plus fraternel.