Avec Christian Dengis. Coordinateur de l’Association des Ecoles de Devoirs en Province de Liège

Publié le 13 octobre 2015, par Françoise Vanesse


En ce début d’année scolaire, nous donnons la parole à Christian Dengis, Coordinateur de l’Association des Ecoles de Devoirs en Province de Liège. Ce psychologue de formation pointe du doigt notre enseignement très inégalitaire et, au cœur de cette tourmente, la place inconfortable des écoles de devoirs : tiraillées entre les attentes exclusivement pédagogiques des parents et les missions d’émancipation sociale et citoyenne qui constituent le socle de la coordination régionale qu’il anime. Avec générosité et conviction, il dresse le portrait de ce secteur des EDD : vivante mosaïque composée d’importantes disparités mais en recherche d’une meilleure cohérence ; vigilante à activer la professionnalisation de ses animateurs et en attente de partenariats avec les enseignants et les bibliothécaires.

Disparité et cohérence

F.V. La Belgique, toutes communautés confondues, détient le triste privilège de figurer au rang des pays d’Europe dont l’enseignement est le plus inégalitaire. Les écoles de devoirs visent-elles à pallier cette situation ?

C.D. D’un point de vue pédagogique, pas vraiment, car les écoles de devoirs (EDD) ne se veulent pas un « sparadrap » de l’école même si, l’accompagnement de l’apprentissage par l’aide aux devoirs est prioritaire dans les faits et, surtout, dans les attentes des parents. Celui-ci occupe, d’ailleurs, 90% du temps des animateurs en écoles de devoirs. Cependant, nos équipes éducatives comptent très peu d’enseignants et il n’entre pas du tout dans nos objectifs, en tout cas au niveau de la Coordination régionale de la Province de Liège, de faire de la remédiation. Nous, ce que nous prônons, c’est un travail complémentaire de ce qui se fait à l’école, c’est-à-dire de développer des compétences transversales, de faire de l’apprentissage par d’autres moyens mais surtout de permettre à un public qui n’en a pas la possibilité dans son milieu familial d’avoir accès à la culture, aux loisirs et à des activités sportives et créatives. Dans ce sens, oui, notre démarche permet de rééquilibrer les inégalités sociales que l’école, bien souvent, ne fait que répéter.

F.V. Selon votre point de vue, l’Enseignement ne remplirait pas entièrement son rôle ?

C.D. En effet, l’école qui devrait mener vers l’émancipation citoyenne et sociale et donner un savoir, pour tous, ne remplit pas son devoir. Evidemment, elle fait ce qu’elle peut avec les moyens dont elle dispose mais il faut savoir que ce n’est pas le système scolaire belge qui bénéficie du moins de moyens par an par enfant pour accomplir ses missions ! Pourtant les résultats obtenus par rapport aux budgets sont beaucoup trop faibles. Bien sûr, nous ne critiquons pas les enseignants. Nous nous rendons trop bien compte des difficultés organisationnelles auxquelles ils sont confrontés avec, par exemple, des classes surpeuplées et un éventail de nationalités et de niveaux d’apprentissages différents. Nos revendications sont d’un autre ordre : revoir le système scolaire et surtout ne pas pointer du doigt les enseignants !

F.V. Concrètement, quelles sont ces revendications ?

C.D. Il est bien connu que certains systèmes d’enseignements étrangers accordent une place prépondérante à tout ce qui est d’ordre culturel, créatif et sportif. Ce pan n’est pas suffisamment présent dans l’enseignement en FWB. A contrario, les apprentissages de base ne sont pas abordés, avec tous les enfants, de la meilleure façon qui soit. Dans cette optique, à la Coordination régionale de la Province de Liège, nous prônons l’accompagnement différencié des enfants. Et nous mettons en avant tout ce qui relève de l’intelligence multiple, c’est-à-dire que nous essayons de trouver la façon d’expliquer à l’enfant par le biais d’une technique qui coïncide davantage avec sa façon de réfléchir. Et cette décentration de notre système fonctionne assez bien. Même constat dans les méthodes de lecture d’ailleurs. Celles employées à l’école fonctionnent pour 70% des enfants. Que fait-on des trente autres ? Il suffirait d’adapter et d’utiliser une autre méthode pour cette catégorie d’élèves ! En conclusion, on ne se permet pas cette différenciation des méthodes car il n’y a pas le personnel suffisant.

F.V. Précisément, quelle image les enseignants ont-ils des écoles de devoirs et quels sont les liens que vous entretenez avec eux ?

C.D. La Fédération Francophone des Ecoles de Devoirs (FFEDD) commence à développer des séances de travail avec des futurs enseignants dans beaucoup d’écoles supérieures car, jusqu’à présent, nous avons été souvent perçus comme remettant en question le travail effectué au sein de l’institution scolaire - attitude que je peux d’ailleurs très bien comprendre car notre message était sans doute trop peu clair. Mais en fait, ce que nous voulons faire passer, c’est notre souhait de travailler en partenariat et en complémentarité. Sur le terrain, cette mise en pratique est bien évidemment difficile vu l’incompatibilité des horaires de chacun : nous commençons à travailler quand les enseignants terminent et les enfants que nous accueillons sont originaires d’écoles différentes…Par ailleurs, les équipes éducatives sont pour la plupart composées de temps partiels et de volontaires. Peu de temps donc pour les contacts à nouer entre partenaires.

F.V. Cette mise à plat de vos revendications ne devrait-elle pas se situer à un niveau ministériel ?

C.D. Oui, certainement et nous avons dans nos cartons un projet de Protocole entre EDD et enseignants, signé par la ministre de l’Enfance et de l’Enseignement, et qui permettrait de définir ce projet de partenariats profitables à l’encontre de toute volonté d’utilisation de l’un par l’autre : « Ensemble, que mettons-nous en place pour accompagner les enfants dans les difficultés qu’ils rencontrent ? »

F.V. Puisque vous abordez ce sujet des compétences, pourriez-vous retracer brièvement le parcours des EDD qui ont dû attendre trente ans de fonctionnement pour obtenir un cadre législatif ?

C.D. En effet, le premier décret date de 2004. Il fut signé par le ministre Demotte et le ministre de l’Enfance, Jean-Marc Nollet. Ce décret bicéphale organisait le financement : une partie assumait celui des fédérations et des coordinations régionales et l’autre, le financement des EDD. L’atout majeur de ce décret a été de reconnaître le travail accompli depuis trente ans par les EDD et, surtout, de créer un cadre pour l’obtention de subventions car il faut savoir qu’il n’y a pas de label protégé et que quiconque peut créer sa propre EDD. Le seul label protégé c’est « EDD reconnue par l’ONE ».

F.V. Une clarification juridique utile et bienvenue mais le budget malheureusement lui, n’a pas suivi ?

C.D. Oui, en effet, cette volonté politique ne s’est pas vue accompagnée de mesures budgétaires probantes. Au niveau financier, la seule chose que le décret a permis c’est d’avoir une subvention structurelle - cinq mille euros en moyenne par an par EDD. Mais, d’un point de vue plus positif, nous sommes parvenus, par une collaboration très ouverte avec le cabinet du ministre Nollet, à faire passer dans ce décret les critères qui nous semblaient essentiels dans la conception des missions des EDD : l’accès à la culture et l’émancipation sociale et citoyenne. Globalement, c’est un décret qui correspond, à 90%, à ce que le secteur souhaitait.

F.V. « Disparité » est-il un terme qui pourrait caractériser votre secteur ?

C.D. Je préfère le définir comme un secteur multiple, hétérogène et d’une grande richesse. Effectivement, il y a des EDD de toutes les tailles et formes juridiques, parfois avec des salariés ou des volontaires, des petites ou des grandes structures, des EDD qui dépendent de pouvoirs publics, des EDD qui sont uniquement écoles de devoirs et d’autres qui dépendent de structures plus lourdes comme des Maisons de jeunes ou des Centres culturels… la mosaïque est très complexe.

F.V. Aux côtés de cette multiplicité organisationnelle, on constate également une grande diversité des profils des personnes qui travaillent en EDD…

C.D. Oui, en effet. Nous avons peu d’enseignants de formation mais des logopèdes, des éducateurs, des assistants sociaux ; au niveau des statuts, des personnes engagées ou des volontaires qui présentent un panel de professions très hétéroclite. Cette palette est très enrichissante et nous le ressentons fortement lors, notamment, des échanges qui découlent des formations organisées au niveau de la Coordination régionale. Cette diversité est également très porteuse pour les enfants.

F.V. Cette importante disparité peut-elle constituer une sorte de talon d’Achille pour une meilleure reconnaissance ?

C.D. Certainement car, premièrement, elle est difficile à gérer mais surtout elle ne débouche pas sur une identité qui pourtant pourrait nous définir : celle d’une disparité dans la cohérence. Or, le cloisonnement fait malheureusement partie de l’ère du temps et les inclassables sont difficiles à mettre en valeur. Certains, dont des ministres, pourraient trouver notre secteur un peu trop « patchwork » car on touche un peu à tout - au pédagogique, au culturel, au social - et il est vrai que le secteur est un assemblage. Maintenant, si l’on prend les structures de manière individuelle, chacune est cohérente. Et il existe tout de même un noyau et un dénominateur commun que l’on essaie actuellement de redéfinir et de mettre en place, au sein de la FFEDD, par le biais d’une Charte.

F.V. Pourriez-vous dresser le portrait de ces EDD et de leur répartition par territoire ?

C.D. Entre quinze et vingt mille enfants fréquentent une EDD en FWB. La majorité du public est d’origine étrangère. Il ne s’agit pas d’une volonté spécifique de notre part, mais il faut savoir que le public belge a une sorte de honte à venir en EDD. Pour un étranger, ne pas bien maîtriser la langue française est normal et chercher un accompagnement est logique. Pour un belge, avouer ne pas savoir lire et/ou écrire est bien plus difficile. On constate d’ailleurs le même mécanisme au niveau des cours d’alphabétisation. Mais de façon générale, les EDD sont saturées et n’ont pas les moyens d’aller dénicher ce public qui en aurait bien besoin… Les zones les mieux desservies sont indiscutablement les villes et les périphéries. Etant donné que les EDD sont des émanations privées il y a, par la force des choses, des zones mieux couvertes que d’autres. Par contre, il reste, notamment dans les villes, des zones où il subsiste des manques importants. De façon globale, il y a une carence et, d’un autre côté, on n’est pas nécessairement partant pour multiplier les EDD en tant qu’usines à devoirs.

F.V. Vous, en tant que coordinateur régional des EDD en Province de Liège, de quelle latitude disposez-vous ?

C.D. Notre seul pouvoir réside dans le fait de s’assurer que les EDD qui s’affilient chez nous travaillent dans la philosophie du secteur et respectent les quatre missions du décret. Dans ce cas, nous veillons bien à ce que l’on n’y fasse pas exclusivement du devoir…et surtout qu’on n’en remette pas une couche quand l’enfant a fini son travail…ou qu’il n’a pas de devoir. C’est vraiment notre cheval de bataille et les mentalités sont parfois difficiles à faire évoluer car il y a une réelle pression extérieure. Mais je suis confiant car des choses bougent.

F.V. Et au niveau ministériel, quel relais est-il fait de vos priorités et de votre combat ?

C.D. C’est vrai que lorsque l’on entend la ministre parler du « Pacte d’Excellence », on est un peu refroidi par rapport à la terminologie et ce qu’elle sous-tend comme valeurs : « excellence » : oui, mais de quoi ? Le timing de la ministre qui souhaite qu’en un an ou deux, le système soit réformé, avec tous les partenaires, nous préoccupe aussi. Cela ne nous semble pas suffisamment profond comme réforme. Ce qui me fait penser que nous en avons en fait encore pour une dizaine d’années avant de voir le bout du tunnel : parce qu’il y a toutes les questions du rythme scolaire, du rythme de l’enfant, à prendre en compte tant à l’école que dans l’accueil extra-scolaire.

F.V. Précisément, que pensez-vous du récent projet de la ministre d’allonger la période scolaire ?

C.D. Même si le secteur ne s’est pas encore prononcé officiellement, notre position est de dire que nous sommes pour une meilleure prise en compte du rythme de l’enfant et pas seulement du rythme scolaire.
Nous sommes pour la réintroduction du devoir à l’école dans les limites du Décret Nollet de 2001 qui prévoyait une régulation du temps des travaux à domicile. D’accord donc pour un allongement de la période scolaire de trente minutes maximum ! L’enfant doit pouvoir vivre autre chose que des apprentissages scolaires, vivre ailleurs qu’à l’école, côtoyer d’autres personnes que leurs enseignants.

F.V. Quand on rencontre les animateurs des EDD, on est frappé par leur enthousiasme qui contraste un peu avec ce terrain qui paraît parfois difficile.

C.D. En effet, j’admire l’enthousiasme de ces animateurs qui font de grandes choses et, parfois, avec des bouts de ficelles. Le fait de pouvoir jouer sur tous les terrains, de créer des projets qui parfois paraissent un peu farfelus au départ concourent, sans doute, à sauvegarder la spontanéité de la plupart des animateurs. Et c’est bien cet aspect que nous souhaitons garder tout en travaillant une professionnalisation que l’on essaie de valoriser dans les formations organisées par notre Coordination régionale.

F.V. Votre métier est-il en mutation ?

C.D. Mon métier n’est pas véritablement en mutation car il a toujours été mouvant par rapport au public que je rencontrais mais aussi aux profils très diversifiés du personnel des EDD. Par contre, sur le terrain des EDD, on assiste à un changement concernant la difficulté de faire face au nouveau visage de la détresse sociale. Une précarité apparaît, que l’on ne connaissait pas auparavant, celle du public belge. En découle une pression toujours plus importante des parents par rapport aux attentes de l’école avec l’équation : « si tu réussis à l’école, tu réussiras dans la vie ». Et dans ce contexte névralgique, faire comprendre aux parents qu’aller à un spectacle jeune public, c’est participer à de l’accompagnement scolaire n’est guère facile...

F.V. Encore de nouvelles mutations en perspective avec cette crise d’exception vécue ces dernières semaines et l’important afflux de réfugiés ?

C.D. J’ignore comment va être gérée la situation. A notre modeste niveau, ce que l’on sait c’est que, dès avant le 1 septembre, quasi toutes les écoles de devoirs devaient déjà refuser des inscriptions d’enfants et de jeunes. Et il en va de même pour les organismes qui dispensent des cours d’alphabétisation et/ou de FLE (Français langue étrangère). A moins de repousser les murs, d’obtenir des emplois et des moyens de fonctionnement supplémentaires, il est clair que nous ne pourrons rien faire de plus. Et de toute façon, dans un premier temps, ce sont bien des besoins primaires qui doivent être rencontrés avant de penser à un autre type d’intervention.

F.V. Entretenez-vous des partenariats avec les bibliothèques ?

C.D. C’est un projet que nous allons développer dans notre prochain Plan quinquennal qui débute en janvier 2016. On se rend compte que notre public a de grosses difficultés par rapport à l’apprentissage de la langue française, et que certaines EDD ont un coin-lecture très utile car ils ont obtenu des prêts de bibliothèque. Mais, actuellement, nous souhaitons aller plus loin et établir des projets concertés où l’on réfléchit ensemble à ce que l’on va faire par rapport à tel public. La langue française est un des axes que nous allons développer et nous allons inciter les EDD à nouer des projets construits plutôt que des « one shot ». Je suis admiratif du dynamisme qui est présent dans les bibliothèques de la ville de Liège et des ponts et des partenariats vont être possibles, je suis confiant.

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AEDL
Association des Ecoles de Devoirs en Province de Liège
Christian Dengis
Coordinateur pour l’Association des Ecoles de Devoirs en Province de Liège depuis 2002.
Place Saint Christophe, 8 (3e étage)
4000 Liège
Tel : 04/223.69.07
E-mail : info@aedl.be

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Les coups de cœur artistiques de Christian Dengis

Un livre ?

L’attentat de Yasmina Khadra , Julliard, 2005
Une plongée au cœur du terrorisme qui fait écho en moi à ces jeunes qui partent pour se préparer au djihad. Quelles perspectives de prendre leur place dans la société leur a-t-on laissées pour qu’ils en arrivent à ne trouver de but que dans cette extrémité ?

Un film ?

La vie est belle de Roberto Benigni, 1997
Lors de mes vacances en Alsace, j’ai visité le camp de concentration de Natzwiller-Struthof. Les relents d’extrême-droite qui se propagent de plus en plus fort ces derniers mois me font craindre que nous n’ayons peut-être pas appris de l’Histoire. Ce film met en lumière la force vitale face à l’ineffable, au désespoir le plus noir, à la déshumanisation.

Une chanson ?

Ce serait un mélange de African Tour de Francis Cabrel , de Tu l’as bien mérité de Clarika , de La bête est revenue de Pierre Perret et du Courage des oiseaux de Dominique A . Comme je l’ai dit plus haut, je suis profondément choqué, horrifié, de la désinvolture, voire de l’indifférence ainsi que des discours tenus tant par les responsables politiques que par des anonymes face aux destins humains qui se brisent sur les côtes d’Europe (et d’ailleurs) et dont le petit Aylan est le symbole.

Une œuvre ?

Starry Night over the Rhone de Vincent van Gogh,1888
J’aime la nuit…le silence, les lumières qui se reflètent dans l’eau, le fait de se retrouver seul face à soi-même, sans carapace. Et la nuit seule détient entre ses bras l’aube qui se lèvera sur ce que l’on peut toujours espérer… : de beaux lendemains.

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Pour en savoir plus...

Au niveau régional, 5 coordinations dans le paysage de la FWB. Le décret prévoit qu’il faut une coordination par Province.

Missions des Coordinations régionales :

° Organiser une offre de formations continues pour les équipes éducatives ;
° Soutenir les EDD présentes sur le territoire avec une grande liberté d’action par rapport aux réalités de terrain ;
° Permettre aux EDD d’avoir du matériel pédagogique et si possible en créer ;
° Accompagner à la création d’EDD ;
° Orienter et informer le public sur les écoles de devoirs de leur ressort territorial.

Au niveau fédéral, la FFEDD, Fédération Francophone des Ecoles de Devoirs.
Missions de la Fédération :

La FFEDD agit sur l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles et travaille en étroite collaboration avec les Coordinations régionales.
Au travers de ses différentes missions et sur la base de 3 valeurs que sont la citoyenneté, la solidarité et l’équité, son rôle est de :
  représenter et défendre le secteur et interpeller les pouvoirs politiques ;
  proposer et diffuser une diversité d’outils pédagogiques ;
  collaborer à l’élaboration de programmes de formations continues ;
  mettre en place la formation de base pour animateurs et coordinateurs en École de Devoirs.

Organisation de jeunesse reconnue, elle développe également des activités visant à accompagner les jeunes et les enfants à devenir des CRACS (citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires).