Sonate en là majeur

Publié le 15 octobre 2012, par Sylvie Hendrickx


Transpercé par une symphonie amoureuse jusqu’alors inouïe, un séducteur se heurte à l’amour véritable et à une rivalité inattendue.

LIBERT Béatrice, Sonate en là majeur, Le bruit des autres, 2012

Véritable héros proustien de notre époque, Marc Laforge est ce qu’il convient d’appeler un « dandy ferroviaire ». Voyageur oisif, il s’en remet au hasard des rencontres et recueille les confidences des passagères en mal d’aventure qu’il comble d’amours clandestines dans les méandres des voyages. Cette vie d’esthète nonchalant aurait pu se poursuivre longtemps si une rencontre inattendue dans un wagon de première classe n’avait fissuré son personnage, ouvert la brèche et creusé la faille.

Irrémédiablement épris, mis à nu, Marc est emporté dans le tourbillon d’une belle pianiste inconnue et de sa passion musicale qui se révélera bientôt une rivale majeure… Malgré cet obstacle de taille, Marc s’attache à cet être auréolé de mystère. Peu à peu, il se laisse gagner par la passion et une délicieuse dépendance auxquelles il lui faudra survivre.

Ce récit déploie devant nous la partition d’un amour transcendant et une gamme d’émotions naissantes décrites avec finesse et intelligence, non sans acuité sensorielle… et sensuelle. On se laisse charmer par le phrasé musical de cette écriture et porter au gré des variations de cette lente et passionnelle perdition.